

Karl Marx a fait remarquer que la seule façon d’écrire sur les origines du capitalisme est de le faire dans les lettres de feu et de sang utilisées pour chasser les travailleurs des terres, des forêts et des eaux communes au xvie siècle.
Pour George Caffentzis, il en va de même pour les annales du capitalisme du xxie siècle. Les technologies de l’information, la production immatérielle, la financiarisation et la mondialisation ont été présentées comme inaugurant une nouvelle phase du capitalisme qui dépasse ses origines violentes. Cependant, au lieu d’être une période de grandes innovations sociales et économiques, le cours des dernières décennies a plutôt été un retour au feu et au sang des luttes qui ont marqué l’avènement du capitalisme.
En mettant l’accent sur les luttes des classes qui ont proliféré à travers le corps social du capitalisme mondial, Caffentzis montre comment un large éventail de conflits et d’antagonismes dans la relation travail-capital s’expriment à l’intérieur et contre le procès de travail, mais aussi dans la crise énergétique, la course à la robotisation, la financiarisation ou la guerre. Ces luttes sont tellement inhérentes à la dynamique du système que même les machines les plus sophistiquées ne peuvent libérer le capitalisme de la lutte des classes et de la nécessité du travail.
George Caffentzis est un acteur majeur du mouvement autonome. Avec Silvia Federici et Peter Linebaugh, du Midnight Notes Collective, il a rédigé plusieurs ouvrages en philosophie et en économie. Il s’est engagé dans diverses mobilisations au cours des cinquante dernières années, depuis les sit-in pour les droits civiques et les actions antinucléaires jusqu’aux activités altermondialistes et en faveur des biens communs. Il est professeur retraité de l’Université de Southern Maine.
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